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Critiques: Les voleurs d'absurde

Updated: Jun 27, 2021

Ma dernière lecture : Les voleurs d’absurde, de Robert Yessouroun. Un recueil de 10 nouvelles centrées sur une des passions de l’auteur : Les robots. Des robots comme on les a rarement vus cependant ! Des robots intelligents… et émotifs. Car après tout, comment une Intelligence Artificielle (les fameuses IA dont sont truffées les intrigues de nombre de romans actuels), serait-elle en mesure d’effectuer un choix sans éprouver d’émotions, de préférences, sans être capable d’analyser ce qui est, subjectivement, bon ou mauvais ?


Au travers de ces 10 courtes histoires, Robert Yessouroun met à mal les lois d’Asimov (avec une pointe de respect non dissimulée pour le « bon docteur »), en confrontant ces machines du futur à des situations somme toute banales, mais surtout génératrices de conflits décisionnels et d’interprétations différentes. Quant aux humains… disons que face à ces mécaniques facétieuses, ils connaissent des fortunes diverses ! Tout cela dans le style fluide et riche de ce magicien des mots. Avec une richesse de vocabulaire et une utilisation détournée de certains termes, des plus rafraichissantes. J’avoue être resté admirativement bloqué sur le « débordélisateur » !!


Bref, un ouvrage dont l’originalité procure au lecteur un sentiment inédit d’évasion, loin du tumulte de la hard SF classique… Pour les plus curieux, la bibliographie de cet auteur est déjà riche de pas moins de sept romans, auxquels se rajoute ce recueil.


Frédéric Lebeuf‎ (écrivain de science-fiction)


L’un des points qui caractérise la « soft » SF est que les IA, robots et androïdes peuvent y avoir une âme. Ce que j’utilise personnellement avec grand plaisir dans mes écrits. Mais je dois reconnaître que je n’ai ni la faconde ni la truculence de ces 10 petites pépites que j’ai découvertes dans « Les voleurs d’absurde » de Robert Yessouroun. Ce n’est pas le premier texte que j’apprécie de cet auteur – « Un village près des étoiles » reste, en roman, mon préféré – mais, là, j’ai décroché le pompon des tours de manège. Ce sont 10 nouvelles qui caricaturent nos travers d’humains, nos petits défauts autant que nos élans et bontés, sur fond d’IA et d’androïdes « surhumanisés » qui buggent et font ressortir cette ambivalence que nous possédons toutes et tous. Chaque texte pointe un ou plusieurs de nos traits de caractère, de nos distorsions et nous laisse les juger à l’aune de l’un de ces robots quelque peu défaillants. C’est drôle, gentiment satirique, empli d’une joyeuse absurdité et de milliers de détails totalement farfelus qui en font la saveur – comme ces bonbons qui pétillent dans la bouche quand on ose enfin les croquer. Le genre de livre qu’il faut emporter à la plage ou à la montagne, qu’on lit sous le parasol ou dans le hamac, avec le sourire à chaque page. Je ne vais pas faire le tour des 10 nouvelles – n’étant que piètre chroniqueur – mais j’ai mes préférées et d’autres auxquelles j’ai un peu moins accroché ce qui fut le cas de « Mal venir au Monde », sans doute parce que le reporter présenté – particulièrement fat à mon goût – me rappelait un peu trop quelqu’un de réel. La palme et le premier prix reviennent, sans aucune hésitation pour moi, à « Le journal d’un robot » qui nous décrit les états d’âme et les profondes difficultés de l’un de ces êtres artificiels. Le pauvre est, en effet, confronté à des choix cornéliens face aux fameuses lois de la robotique du bon docteur. Nous avons droit à une sorte de journal intime d’un robot majordome – qui voit tout et ne dit rien comme un parfait majordome devrait l’être sans doute – mais qui ne sait à quelle loi se vouer lorsqu’il est confronté aux complexités de caractère de ses « maîtres » autant qu’à celles de leur langage souvent ambigu et prêtant à confusion. Un régal entaché, hélas, par la situation qui m’a laissé intellectuellement moins disponible que je ne le souhaitais. Ce qui signifie simplement que je me referais une deuxième lecture plus au calme à l’automne si la sérénité est de retour, histoire de savourer ces 10 petits textes sans Agatha Christie.


JC Gapdy (écrivain de science-fiction)




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